Économie
Liban - Entretien
Troubles régionaux : le Liban aurait pu attirer entre 4 et 8 milliards de dollars, selon Kassar
mardi, août 2, 2011
Selon l’ancien ministre d’État, le Liban aurait pu absorber entre 10 et 20 % des capitaux fuyant la région si la situation locale n’était pas aussi trouble durant le premier semestre.
Dans un entretien accordé hier à l’agence al-Markaziya, le président des organismes économiques, Adnan Kassar, a souligné l’impact « très limité » des troubles régionaux sur le secteur bancaire, vu « la taille modeste » de la présence des établissements locaux dans certains pays comme l’Égypte et la Syrie. M. Kassar a toutefois avoué l’existence de répercussions négatives sur l’ensemble de l’économie, évoquant en particulier les retombées néfastes des révoltes arabes sur l’activité touristique. « Il existe désormais de nombreux obstacles pour renouer avec les taux de croissance soutenus, réalisés au cours des quatre dernières années », a-t-il ajouté, soulignant l’impact négatif de la crise gouvernementale sur la performance économique au cours du premier semestre de l’année. Rappelons que le PIB libanais avait augmenté en moyenne de quelque 8 % entre 2007 et 2010. Selon les pronostics du FMI, celui-ci devrait progresser de moins de 3 % durant l’année en cours.
M. Kassar a souligné, dans ce cadre, l’importance de se pencher sur l’assainissement des finances publiques, mettant en garde contre un nouvel élargissement du ratio de la dette au PIB, qui pourrait, selon lui, atteindre quelque 150 % à la fin de l’année, après avoir reculé à 138 % l’an dernier.
« Occasions perdues »...
En parallèle, l’ancien ministre d’État a mis l’accent sur les « occasions perdues » engendrées par les tensions locales, soulignant que le Liban aurait pu profiter du contexte régional, notamment en termes d’absorption des capitaux fuyant les pays affectés par les troubles. « Le Liban aurait pu attirer entre 10 et 20 % de ces capitaux », a-t-il précisé, estimant à cet égard entre 4 et 8 milliards de dollars le manque à gagner sur le plan économique.
Par ailleurs, M. Kassar a évoqué la récente révision à la baisse des perspectives de notation de quatre banques locales, minimisant l’impact de cette révision sur le secteur bancaire et l’économie en général.